RIP le beau projet de transformation : ce sont près de 2/3 des projets de réorganisation qui échouent ou n'apportent pas les résultats attendus...
Vous connaissez déjà le post-mortem : dans les films et séries, un médecin légiste qui semble vivre aux côtés de sa table de dissection explique les causes de la mort d’un individu à un enquêteur préoccupé.
Le pre-mortem, comme son nom l’indique, c’est AVANT le décès !
Au lieu d’enterrer votre projet et d’analyser après coup les causes de l’échec, vous prenez le temps, dès le lancement du projet, de réaliser un pre-mortem.
Concrètement à quoi ressemble le pre-mortem d’un projet ?
Le pre-mortem se réalise idéalement en brainstorming avec votre équipe, pour vous assurer d’avoir beaucoup d’idées et des idées variées. Il répond à la question « Qu’est-ce qui pourrait faire échouer ce projet ? ».
Vous réfléchissez ensemble, de façon la plus large possible, à tout ce qui est susceptible de « tuer » votre projet. Allez-y franchement, jouez-vous un scénario catastrophe digne des super production hollywoodiennes !
Défaillance de tel prestataire important
Départ d’un collaborateur à l’expertise critique chez votre principal concurrent
Sous-estimation du temps nécessaire pour tel développement
Inondation dans la salle des serveurs
Hacking de votre plateforme de tests
Manque de soutien au sein du Comité de Direction
etc.
Une fois cette liste constituée, vous vous efforcez de repérer, pour chacun des écueils, quelles actions préventives vous pourriez mettre en place. Par exemple, y a-t-il des redondances à prévoir ? Faut-il être vigilant, avec le RRH, à la rétention de tel collaborateur clé ? Quel membre du Comité de Direction pourrait être sponsor de votre projet ?
La liste des écueils peut sembler effrayante ! A posteriori, vous vous demandez comment vous avez pu mener à bien des projets jusqu’à présent avec toutes ces difficultés potentielles !
Justement, en vous efforçant de repérer le plus tôt possible les obstacles susceptibles de vous faire échouer, vous vous donnez une chance de les gérer voire de les éviter. De temps à autre, au cours du projet, reprenez cette liste, est-ce que ces écueils sont toujours sous contrôle ? Est-ce que pour percevez des signaux faibles de nouvelles difficultés à venir ?
Certes, vous n’êtes pas pour autant à l’abri de surprises. Les mois derniers l’ont montré, nous sous-estimons voire occultons les « cygnes noirs », ces événements qui nous semblent improbables et qui sont néanmoins susceptibles de créer de profondes crises.
En cas d’incident imprévu, il vous sera toutefois plus facile de recycler et adapter un plan de contingence aussi imparfait soit-il, mais qui aura au moins le mérite d’exister.
Dans l'enthousiasme du démarrage d’un projet, personne n’a envie de consacrer du temps à envisager l’échec, chacun veut passer à l’action le plus rapidement possible ! C'est pourtant le bon moment, car une fois dans la réalisation du projet, il est beaucoup plus difficile de prendre du recul et d'assumer des décisions radicales.
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